Deux livres parus cet été présentent les résultats
de cinq ans d’enquête menée par la journaliste d’investigation
Annie Lobé.
Ils contiennent des arguments pour vous permettre de comprendre et de faire passer votre message sur la dangerosité de la téléphonie mobile dans votre entourage familial, amical ou professionnel, ainsi que dans votre voisinage, qui reste trop souvent incrédule face aux problèmes causés par les antennes relais . . . jusqu’à ce qu’il soit lui aussi frappé par la maladie.
Quelques pages
Extrait du chapitre 4
Adolescents et jeunes adultes : fragiles, mais particulièrement exposés
Les jeunes sont, de loin, les plus exposés au téléphone portable. Tout le monde le sait. Tout le monde en craint les effets.
D'après une étude réalisée en juin 2001 par le CRÉDOC (1), 84% des 18-25 ans étaient équipés d'un portable. Une enquête exploratoire réalisée dans deux lycées
urbains de Moselle en mars 2002 auprès de 370 jeunes en classe de seconde, dont 89% avaient entre 15 et 16 ans, montrait qu'ils étaient équipés à 88% (2).
L'engouement pour le portable commence tôt : en 2004, 74% des 11-20 ans en possédaient un, ce qui représentait une progression de 7 points par rapport à l'année
précédente (3). En 2005, 95% des 15-24 ans ont un portable (4) et 90% des jeunes de 20 ans ne l'éteignent jamais, même la nuit (5) !
Le problème est réel. Une étude, une seule, a été réalisée avec des rats "adolescents" exposés à des téléphones portables. C'est le scientifique suédois Leif
Salford qui en a eu l'idée : il voulait connaître les effets, sur les neurones des jeunes rats, d'une exposition de deux heures à des débits d'absorption spécifiques (DAS) dix à cent fois
inférieurs au maximum autorisé pour les téléphones portables (0,2 et 0,02 watt par kilogramme dans l'expérience, contre 2 watts par kilogramme autorisés par les textes législatifs (6)). Les
animaux n'ont été sacrifiés que cinquante jours après l'exposition.
Résultat : les cerveaux des rats exposés avaient un nombre significativement accru de neurones endommagés, que le chercheur décrit ainsi : "rétrécis, de couleur
foncée, dépourvus de structure cellulaire interne discernable. Certains de ces neurones assombris présentaient des microvacuoles [cavités], indiquant un processus pathologique actif.
(...) Ces neurones endommagés étaient visibles dans tout le cerveau, mais surtout dans le cortex, l'hippocampe et les noyaux gris centraux. Ils étaient isolés ou groupés, enchevêtrés avec les
neurones normaux. Le pourcentage de neurones anormaux culminait autour de 2%, sauf dans certaines zones restreintes où il dominait le tableau." (7)
Le comportement des animaux a-t-il été affecté, après l'exposition, par la neurodégénérescence révélée par l'autopsie cinquante jours plus tard ? Pas le moins du
monde ! Pourquoi ? À cause de la neuroplasticité. Lorsqu'un circuit neuronal est endommagé, un autre se met en place. Quand les symtômes de la maladie d'Alzheimer se manifestent, des zones
entières sont déjà "hors service". Le cerveau a déjà épuisé toutes ses voies de recours. C'est la raison pour laquelle il est trop tard pour réagir.